
La piroplasmose (ou babésiose) est une maladie due à un parasite sanguin : Babesia canis (le plus fréquemment mais il en existe plusieurs espèces). Le parasite est transmis au chien par certaines tiques (en particulier Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus). A l’occasion d’une « morsure », la tique en prenant un repas de sang contamine le chien par le biais de sa salive infectée. La maladie est plus fréquente au printemps et à l’automne, période d’activité accrue des tiques. La piroplasmose est présente sur pratiquement tout le territoire français et notamment en Bretagne mais avec parfois des foyers très localisés (qui peuvent se déplacer d’une année à l’autre). La période d’incubation de la piroplasmose varie entre 7 et 21 jours selon l’espèce parasitaire en cause. Une fois inoculé, le parasite rentre dans les globules rouges où il se multiplie et les fait littéralement exploser. Il s’ensuit une anémie, une chute des plaquettes sanguines et, à cause de la libération de l’hémoglobine, de graves complications rénales et hépatiques.
Quels sont les symptômes de la piroplasmose ?
L’évolution la plus classique est aiguë, voire suraiguë : assez brutalement, le chien présente un abattement prononcé, ne mange plus, est très fatigué et présente une forte fièvre. Très vite, une grave anémie s’installe. Les urines peuvent devenir marron foncé (couleur thé ou café) dans environ 50 % des cas. (Il existe aussi des formes très atypiques de piroplasmose dans lesquelles les symptômes peuvent être respiratoires, cardiaques, digestifs, neurologiques, musculaires, cutanés, hémorragiques, …).
Comment faire le diagnostic de la piroplasmose ?
Les symptômes, s’ils sont évocateurs, ne sont pas spécifiques et il ne faut pas confondre cette maladie parasitaire avec diverses formes d’anémies hémolytiques, une envenimation ophidienne, d’autres maladies transmises par les tiques (Ehrlichiose) ou d’autres maladies parasitaires (Leishmaniose).Il est donc nécessaire de faire des analyses sanguines et urinaires. La mise en évidence au microscope du parasite à l’intérieur de certains globules rouges permet un diagnostic de certitude.
Quel est le pronostic de la piroplasmose du chien ?
C’est toujours une maladie grave qui peut entraîner la mort ou laisser de graves séquelles rénales ou hépatiques. Le délai de mise en place du traitement est un facteur pronostic important.
Traitement de la piroplasmose :
Il existe des traitements qui permettent d’éliminer le parasite. Ils donnent en général de très bons résultats et doivent être mise en œuvre le plus rapidement possible. Si des complications hépatiques ou rénales apparaissent, l’hospitalisation est de rigueur pour placer l’animal en soins intensifs, perfusions (voire transfusion sanguine), … Après traitement, des rechutes sont possibles à partir de parasites persistants mais elles restent rares. Elles peuvent survenir une dizaine de jours après le premier épisode.
Comment prévenir la piroplasmose, y a-t-il des races prédisposées ?
Il n’y a pas de race prédisposée mais des chiens qui, par leur mode de vie, sont plus exposés que d’autres comme les chiens de chasse ou les chiens de garde vivant à l’extérieur. Le nettoyage attentif et régulier des chenils est également important.
Il est important d’éviter que le chien attrape des tiques en utilisant des antiparasitaires actifs contre ces acariens. Mais attention, en fonction de l’âge et de la race de votre chien, certains antiparasitaires externes peuvent être contre-indiqués. Il faut demander conseil au vétérinaire pour adapter le traitement préventif.
Après la promenade, inspecter attentivement l’animal et retirer toutes les tiques éventuellement présentes (utiliser de préférence un petit crochet spécial, disponible chez votre vétérinaire).
Attention, un chien qui a fait une piroplasmose n’est pas protégé. Il peut donc se ré-infester ultérieurement.
Une chimioprévention par injection est possible mais les résultats sont divergents. La méthode est supposée assurer une protection de 4 à 6 semaines contre le parasite.
Il existe depuis un certain nombre d’années un vaccin contre la piroplasmose mais qui n’est efficace que sur 80 a 90% des chiens. Le vaccin permet cependant le plus souvent d’éviter la maladie ou de limiter la gravité des signes cliniques.
La primo-vaccination se fait (à partir de l’âge de 5 mois) par 2 injections à 3-4 semaines d’intervalle. La protection s’installe environ 3 semaines après la première injection et dure environ 6 à 12 mois. Selon les risques auxquels le chien est exposé, un rappel 1 à 2 fois par an est nécessaire. Il est préférable de vacciner les chiens en dehors des périodes à risque (de préférence de décembre à mars).
Après une piroplasmose, il faut attendre 8 semaines avant de vacciner le chien.